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Plaidoyers

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PLAIDOYER POUR UN NOUVEAU PROCESSUS ELECTORAL

Chaque élection publique en France est l’occasion d’un moment champêtre où l’on rigole, on se défoule, on vilipende, on se déchire. Peu de citoyens associent ces élections à leur vie future comme le font des enfants qui s’amusent. Il faut dire qu’ils sont habitués, ces grands enfants, à ce que les élus, gagnants de ces dites élections, ne respectent pas leurs promesses et les prennent pour des enfants, sitôt installés dans leur nouvelle fonction. Cette situation dure depuis tellement longtemps que personne ne sait s’il est possible de faire autrement.

A l’origine ce processus électoral, né avec la République, correspondait à la Société de l’époque où les érudits prétendaient à un rôle public au service des citoyens. La centralisation de l’Etat à Paris ne permettait pas aux élus territoriaux et/ou nationaux de revendiquer quelque pouvoir. Les candidats aux mandats électoraux étaient peu nombreux car le nombre des « sachants » était réduit. Les administrés acceptaient cette situation du fait de la barrière du savoir. Pour eux il était un honneur de pouvoir donner son avis au travers d’un bulletin de vote. Et…les élus travaillaient gratuitement pour le bien du peuple.

Aujourd’hui ce processus n’est plus le même. La démocratie électorale n’existe plus. L’activité d’élu est devenue un métier. Celui-ci a pouvoir de vie et de mort, n’est pas plus érudit que ses administrés et « s’arrange » pour conserver son poste, voire un double salaire s’il est issu de la fonction publique. Dans cette logique l’électeur est toujours perdant sauf s’il est « affilié » ou « intéressé ». Cette situation contribue à pourrir une Société déjà bien mal en point.

Pour remédier à cette situation délétère il est simplement nécessaire de moraliser le processus. Commençons par rendre obligatoire le passage d’un examen probatoire à tout candidat à la candidature. Ne pourra ainsi être candidat que celui ou celle qui est capable d’assumer ses futures fonctions. En second lieu l’élu est responsable de ses actes devant la loi. Il dispose pour cela d’un vrai statut d’élu avec ses obligations de transparence d’informations. En troisième lieu le salaire d’élu n’est plus compatible avec un autre salaire privé ou public. En quatrième lieu pour éviter l’enlisement - dit de la stratégie du fauteuil - 3 mandats maximum sont autorisés au cours d’une vie pour tout citoyen élu. Enfin : finie la pratique de modifier les conditions d’un scrutin à chaque élection, la représentativité doit être absolue.

Il s’agit maintenant de trouver des décideurs nationaux élus qui auront le cran pour instituer ces nouvelles dispositions. Mais existent-ils ?


Le système électoral pratiqué en France n’est pas celui d’une démocratie. © 2014 M.O.