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Le blog de la prospective

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Cet article traite de la nécessité absolue pour l'Entreprise de favoriser la recherche au profit de l'innovation. © 2011

 LA RECHERCHE EST LA CLE DE L’AVENIR


La décision récente du Groupe PSA de réduire les effectifs de son département Recherche nous a occasionnés une pluie de messages mettant principalement en cause nos différents articles en faveur de l’innovation et du retour de la R&D dans les entreprises. Soucieux de nous caler le plus possible sur l’actualité, nous reprenons une nouvelle fois la plume pour parler de l’innovation et confirmer la teneur de nos écrits.


Nous sommes dans une décennie d’innovation. Nous en avons expliqué les raisons dans notre article 22. La crise de plus en plus aigüe n’a pas ralenti ce phénomène, bien au contraire. Tout entrepreneur visionnaire sait qu’à l’heure de la reprise il faudra compter avec les concurrents morts et avec les concurrents vivants qui ont maintenu leurs efforts de R&D. Ceux-ci seront en effet les moteurs de la reprise : leur offre sera différente, plus évoluée, plus attractive, plus conforme à une demande consumériste de la nouveauté après l’abstinence.


Ces compétiteurs, qui savent que la nouveauté sera leur salut, ont structuré leur R&D selon un savant mélange d’activité interne et d’achat externe de prestations. Celles-ci sont effectuées par des cabinets spécialisés sur un ou plusieurs secteurs techniques. Il n’existe en effet de par le monde aucune société de R&D capable de travailler tous azimuts sur tous les produits. L’activité interne à l’entreprise concerne la recherche fondamentale avant tout. L’activité externalisée concerne la recherche appliquée c’est-à-dire la plupart du temps le développement des produits existants. A cette recherche appliquée vient s’ajouter l’aide juridique nécessaire à la protection de la recherche. Une obligation dans l’océan actuel des vols, plagiats et autres copies de tous ordres qui nous vient de l’Empire du Milieu en majorité. Cette répartition répond à une volonté de sauvegarde des intérêts de l’Entreprise. Il va sans dire que ces investissements ont un coût. Les entreprises que nous avons interrogées nous disent que la crise les a conduites à resserrer les prestations extérieures mais en aucun cas elles n’ont amenuisé leur capital de recherche interne ni songé à abandonner les contrats de recherche extérieure.


Ces compétiteurs, nous les connaissons bien, sont des « vrais patrons », visionnaires dans l’âme et attachés à leur entreprise et à sa réussite. Ils sont conscients de la nécessité de réaliser du profit immédiat pour surmonter la crise et conscients de l’obligation de préparer l’avenir via l’innovation. Leur profil majoritaire est le suivant : la cinquantaine, de formation ingénieur + marketing, cosmopolites et attachés à la valeur travail et donc à leur personnel. Ce sont des dirigeants que l’on ne voit guère dans les cercles professionnels mais qui sont souvent engagés dans l’environnement local de leur entreprise sans y perdre du temps. Ils savent prendre des décisions à tel point qu’ils ont su amorcer des virages au moment où le marché l’exigeait. Notamment en choisissant le sourcing lointain pour des matières premières ou des composantes dans les années 90. Ce qui leur a permis de ne pas avoir du délocaliser dans les années 2000. Ils ne vous cachent d’ailleurs pas que leurs produits ne sont pas à 100% made in local mais ils vous affichent leur satisfaction d’avoir maintenu et même assis leur production indigène. Il va sans dire qu’ils ont presque tous 15-20 ans, voire plus, d’expérience de leur entreprise.


Il est intéressant de noter que les futurs compétiteurs morts sont aux antipodes de ces compétiteurs versés dans l’innovation, tant en terme de gouvernance qu’en terme de profil. Puisque l’on connait à peu près aujourd’hui les futurs morts de l’économie par secteur économique, du fait qu’ils n’ont pas choisi l’innovation, on peut dire que c’est, en général, le patron qui fait l’entreprise.


La décision des dirigeants du Groupe PSA se situe totalement à l’encontre de ces propos. Nous nous gardons bien cependant de juger parce que nous ne connaissons pas le contexte particulier à l’entreprise. Nous nous rappelons simplement que dans les années 80-90 les constructeurs du Soleil Levant, qui avaient le vent en poupe, craignaient la compétence du service recherche de Citroën.

Article 26