2009 © Tous droits réservés - Création Serif et MLH

Rappel : la reproduction de tout ou partie de cet article est interdite sauf autorisation écrite de l'Editeur.

Le blog de la prospective

<    Retour sommaire articles de prospective

Cet article traite des handicaps majeurs retenus dans notre analyse périodique actuelle de la Société française. © 2010

LES HANDICAPS DE LA SOCIETE FRANCAISE (1° PARTIE)


A échéance régulière dans notre métier, nous faisons le point sur la situation sociétale de la France afin d'instruire les réflexions sur le devenir de son Economie. Ce bilan est comparé aux prévisions antérieures et rapporté à un bilan conjoncturel avant de servir de base à de nouvelles projections. Je vous propose de consacrer plusieurs articles aux handicaps majeurs que nous avons retenus dans notre analyse. Servez-vous, prenez-les en compte dans vos stratégies 2011.


Jamais, depuis que l'analyse sociétale est conduite de manière rigoureuse et systématique - à partir de 1955-57 -, le bilan de la Société française n'a été aussi douloureux, que ce que nous avons révélé. Quand on est "dedans depuis longtemps", on sait pourtant que la situation évolue dans la difficulté depuis plusieurs décennies, mais quand on aligne les atouts et les handicaps, on assiste à un bilan tellement déséquilibré.


Notre Société est en fait à une période charnière de son histoire, cumulant plus de difficultés que de réjouissances. Cette période est charnière parce qu'elle voit pour quelque temps une génération dominer une grande partie de la population. Il s'agit de la génération dite 68, qui est désormais presque totalement à la retraite. Cette génération a engendré une génération (35-40 ans) entièrement clônée, qui, elle-même, a produit une troisième génération (15-20 ans) copie conforme des deux précédentes. Toutes les études sociétales et mercantiles donnent les mêmes résultats : les deux dernières générations sont paramètrées sur la génération génitrice. Celle-ci donne le la en toutes circonstances. Nous n'avons jamais rencontré une situation semblable dans les archives d'études. Habituellement, toute génération s'affranchit et fait évoluer la Société en accord avec son époque. Cette fois, les esprits stagnent. Les mentalités ne se projettent plus en avant, elles regardent derrière elles en permanence. Ainsi, près de 25% de la Société vit au diapason des données "de ceux de 68". Avec deux règles de conduite absolues  : la contestation et la défiance. Nous avons bien sûr vérifié que ceci n'existe pas ou existe peu dans les autres générations. La dite contestation est le trait le plus marquant des trois générations 68. Tout est contesté tant au niveau psychique qu'au niveau matériel. La défiance est une conséquence de la contestation. Il en résulte un aspect très préjudiciable à la population toute entière : l'absence de solidarité.


Cette valeur, la solidarité, est hautement plus présente dans les générations ne faisant pas partie du Club 68. Ces autres générations font également plus confiance aux entrepreneurs et aux institutions. Ce sont d'ailleurs les seules, ou presque, à voter lors des échéances politiques ou professionnelles. Ces autres générations sont souvent en opposition avec les générations du Club 68. Nous n'hésitons pas à dire que, sociétalement parlant, il existe deux France aujourd'hui. Même si l'on trouve des points de convergence, qui sont pour la plupart des conséquences "conjoncturelles". Ces points de convergence se résument ainsi : la très forte tendance de nos concitoyens à vivre au-dessus de leurs moyens, le rejet du modèle sociétal américain, la politisation de toute démarche sociétale, le laisser-aller dans les situations compliquées, l'absence d'anticipation. Chacun de ces points pourrait faire l'objet d'un livre tant la rhétorique est forte. S'ils sont énoncés ensemble, c'est parce qu'ils participent tous d'un même groupe d'items d'ordre politique. C'est en effet l'immobilisme politique, qui marque profondément notre pays depuis 40 ans, qui a créé ces points de convergence. Des parties du décor sociétal que nous trouvons en surabondance dans les analyses de nos confrères étrangers. Ceux-ci dénoncent régulièrement le refus de la réalité, propre à notre peuple. De là  à parler d'un certain nombrilisme, on n'est pas très loin. Nous préférons mettre en cause le poids de l'Histoire. Celle-ci freine, édulcore, exacerbe notre Société. Dans tous les compartiments de l'existence, nous vivons avec et pour l'Histoire. Des croyances, vraies ou simplement entretenues, parsèment cette Histoire. Et nos concitoyens adorent les croyances...


Voilà : la boîte à handicaps est ouverte. Nous ne pouvons malheureusement rentrer dans les détails. Nous attendons vos commentaires. Suite au prochain numéro.

Article 16