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Le blog de la prospective

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Cet article traite de l'évolution de la croissance des entreprises depuis 50 ans et sa perspective dans la décade 2010. © 2010

LES NOUVEAUX ENJEUX DE LA CROISSANCE MICRO-ECONOMIQUE


Depuis la fin 2007 et la propagation du krach financier à la totalité du Monde, les prévisions et autres pronostics sur l'évolution économique ne sont plus légion. Les officines spécialisées ont tiré sur les rênes de la prudence et les observateurs patentés sont en vacances. Les filières de l'Economie sont alors montées individuellement au créneau pour annoncer une reprise "lente mais remarquée" afin de maintenir éveillé le consommateur, au risque d'être régulièrement contredites par les statistiques de résultats. L'opinion vit ainsi quotidiennement des contradictions dans l'information, qui ont pour conséquence d'accentuer son inquiétude. Loin de vouloir rassurer la dite opinion, nous avons préféré consacré notre réflexion aux piliers de la croissance de l'Entreprise. Pour cela, nous avons d'abord procédé à un flash-back sur 50 ans.


Incontestablement, les piliers de la croissance de la double décade 60 et 70 reposaient sur le développement dans le métier. C'est-à-dire que les entités économiques s'intéressaient avant tout à réussir dans leur propre métier. Les gains en productivité, l'accès à de nouvelles technologies, la structuration commerciale, l'avènement du marketing, la meilleure technicité du personnel, la course à l'innovation en ont été les ressources principales. Les 2 chocs pétroliers ont à peine changé la donne. Ainsi, en 20 ans, chaque filière est arrivée individuellement à un niveau de compétitivité extrême où la concurrence bât son plein.

C'est aucun doute pour sortir de cet enfer concurrentiel que les 2 décades suivantes (80 et 90) ont été consacrées par de nombreux acteurs économiques, petits et grands, à la croissance hors métier. La règle était de grossir le plus possible pour mettre à mal le concurrent. Ce "grossissement" s'est fait tous azimuts. On a vu des industriels de l'alimentation investir dans la sidérurgie, des sidérurgistes investir dans la chimie, des verriers acheter des fabricants de boissons, des industriels de l'électro-ménager se payer une compagnie d'aviation, etc... Des grands groupes sont nés, des PME se sont également diversifiées pour se transformer en holdings. Cependant l'enjeu de la taille n'a pas réussi à tout le monde pour une simple question de ratios. En effet, il est difficile de concilier des ratios de gestion différents, inhérents à des métiers différents. En clair, les réussites n'ont pas souvent été au rendez-vous, avec des résultats nets peu valorisants.

Dans les années 90 et 2000, les groupes qui avaient à peu près réussi leur "grossissement" et les groupes récemment constitués ont continué leur quête avec en point de mire une audience mondiale. La nouvelle architecture de l'Economie mondiale, au travers de l'avènement des B.R.I.C. (Brésil, Russie, Inde, Chine) et surtout de l'explosion de la Chine, a permis d'étendre le "terrain de jeu". Pourtant, parallèlement, une foultitude d'entreprises, précurseurs du "grossissement" dans la  décade 90, a fait machine arrière, se rappelant que rien ne vaut tant que le résultat financier. Les cessions d'entreprises ont été très nombreuses et maints actifs ont été  abandonnés. On a vu revenir au premier plan des noms et des marques oubliés comme si certains chefs d'entreprise venaient subitement de se rendre compte que leur capital premier était leur notoriété. Le krach financier de 2007 a amplifié ce phénomène de repli sur les valeurs - marques - refuge.

La décade 2010 qui débute sera la conséquence directe du malaise financier. L'acteur économique a enfin retrouvé l'importance du consommateur, voire du client tout court, pour sa croissance. Nous croyons de ce fait à un rôle moteur de la PME dans celle-ci. Une taille raisonnable permet en effet de mieux passer l'handicap momentané. La notion de souplesse entre dans la stratégie pour satisfaire une meilleure adaptation au client. Nous croyons également à un retour de la croissance dans le métier. Le levier essentiel sera obligatoirement l'innovation. La recherche tant galvaudée, fonctionnarisée, sera au coeur des combats. Et cette recherche redevient sécurisée, c'est-à-dire qu'elle s'accompagne d'un attirail juridique qui la protège et l'empêche de tomber dans les mains des industries du banal. Les années qui viennent vont être synonymes de grands progrès technologiques. Ces 2 adages, taille et innovation plus juridique, sont avant tout des réalités européennes, propres à des entreprises à maturité dans des Economies à maturité. C'est pourquoi nous croyons à un redécollage des entreprises européennes.

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