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Le blog de la prospective

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LE NOUVEL ACTE DE LA RESTRUCTURATION DES FONCTIONS DANS L’ENTREPRISE


La crise actuelle que traverse l'Entreprise affecte considérablement les relations entre les salariés et entre les hiérarchies de salariés. La confiance n'est plus là et le climat est délétère. Pourtant, il faut rechercher l'origine de cette situation dans l'évolution structurelle de l'Entreprise autant que dans les conséquences du krach financier et de sa répercussion économique. Cette évolution structurelle fait apparaître un nouveau cycle dans la restructuration des fonctions à l'Intérieur de l'Entreprise. Pour bien comprendre cette évolution, nous allons tout d'abord définir les dites fonctions et ensuite faire un retour en arrière sur les cycles déjà opérés.


Précisons que la notion de fonction est à prendre dans son sens large, on pourrait la qualifier de service ou de département. A ne pas confondre avec le poste, auquel est attaché un salarié. Les fonctions dans l'Entreprise se classent dans deux catégories : les fonctions actives qui participent à tour de rôle à la production d'un bien ou d'un service et les fonctions passives qui sont omni-présentes dans le cycle de production. Pour faciliter l'éclaircissement qui va suivre, nous avons pris en compte le fonctionnement de l'entreprise la plus complexe, donc dévolue à la production d'un bien.

Les fonctions actives suivantes opérent successivement dans le cycle de production : marketing - R&D - commercial - communication - production - commercial - distribution - communication - SAV - R&D.

Les fonctions dites passives interviennent pendant tout le cycle de production : RH - finance - transport.


Ces fonctions ont varié, au cours des temps, au gré de la vie des cycles économiques. Parce que l'Entreprise doit s'adapter pour évoluer. Nous retiendrons uniquement les variations contemporaines afin d'éviter la constitution d'une prose historique. Depuis le début des années 70, trois actes majeurs ont ainsi ponctué la vie des fonctions :


L'acte 1 correspond à la formalisation du marketing pendant les seventies et une partie des années 80. Le marketing est en effet entré en force dans le fonctionnement de toutes les entreprises. Parfois il était déjà présent mais s'appelait autrement, souvent il était pressenti mais non opéré. Le marketing a modifié considérablement les fonctions et donc les organigrammes, générant des situations de flottement dans la plupart des grandes entreprises. Les PME ont logiquement plus facilement assimilé.


L'acte 2 dans la variation des fonctions concerne la période 1990-2000 pour 4 fonctions principales :

- La production se déstructure depuis plus de 15 ans. Entre délocalisations, externalisations, sous-traitances et filialisations. Le phénomène est considéré comme quasiment achevé.

- La R&D a été grandement externalisée dans les années 90. Les chefs d'entreprises souhaitant payer des trouveurs plutôt que des chercheurs. D'autre part, des sociétés de services R&D sont devenues les références dans de nombreux secteurs économiques : impossible pour leurs donneurs d'ordres de s'en passer.

- Les fonctions dites passives ont subi de multiples externalisations partielles ou totales. Citons par exemple : la paie pour les RH, la gestion de la flotte des véhicules pour le transport, la gestion des locaux pour la finance,... La volonté de ces externalisations a toujours été la réduction des coûts pour accroître les marges, avec en finalité autant d'échecs que de réussites.

- La finance a jeté son dévolu sur la recapitalisation par l'externe. En clair, les chefs d'entreprises sont allés chercher de l'argent frais sur le marché boursier ou auprès de structures étrangères à leur métier comme les fonds de pension.

- Citons enfin la création d'équipes de projets qui ont transformé l'esprit vertical des entreprises en expériences horizontales. Soyons réalistes : en France, cela n'a pas bien marché parce que le mode vertical est figé dans les esprits.


L'acte 3 de cette évolution est apparu Il y a 2 ans et gagne du terrain. Il repose sur 3 piliers :

- La R&D est pour partie réintégrée. De nombreux chefs d'entreprises ont compris la nécessité de contrôler leur développement produits. Ils continuent à acheter les techniques basiques à l'extérieur mais ils financent en interne leur adaptation à leur clientèle.

- La production revient pour part dans l'Entreprise. Les productions externalisées coûtent très cher en retour et en casse. De plus, les technologies développées en interne nécessitent une mise en fabrication particulière.

- La finance s'intéresse davantage aux financements propres. Les banques sont plus sollicitées pour favoriser le capital produits. La valse des capitalistes cherchant le profit à court terme est terminée avec le départ des capitaines soixante-huitards.


La valse des capitalistes cherchant le profit à court terme est terminée avec le départ des capitaines soixante-huitards.


On l'aura compris : l'innovation est le nerf de la guerre !

Cet article traite de la nouvelle orientation prise par les entreprises dans la formalisation de leurs fonctions structurelles. © 2010

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