2009 © Tous droits réservés - Création Serif et MLH

Rappel : la reproduction de tout ou partie de cet article est interdite sauf autorisation écrite de l'Editeur.

Le blog de la prospective

<    Retour sommaire articles de prospective

DE L’EXISTENCE DES CYCLES DANS L’ART PLASTIQUE


il n'y a pas que dans l'Economie que les cycles existent. L'art plastique est par excellence un éternel recommencement. Précisons que l'art plastique regroupe toutes les formes d'art visuel qui nécessitent "une action sur la matière " (définition du dictionnaire). La photo ou la CAO (conception par ordinateur) en font partie au même titre que la sculpture, la peinture ou le dessin, etc...


Vous l'avez sans doute remarqué : les artistes - plasticiens - n'aiment pas entendre parler de recommencement, sauf quand ils estiment qu'ils en sont les responsables. Dans ces cas-là ils appellent cela un concept.  Les analystes, dont je fais partie, qui ont travaillé sur le sujet des cycles, conviennent pourtant du fait qu'aussi loin dans le temps que nous ayons des traces ou vestiges d'art plastique on peut considérer l'existence de cycles. Ceux-ci dans le domaine artistique (art plastique) correspondraient à un laps de temps quantifié doté, comme pour un cycle économique, d'un début, d'une apogée et d'un déclin. Ne confondez pas un cycle avec un courant qui est une étiquette définie à postériori pour caractériser une expression artistique particulière (impressionnisme, expressionnisme, surréalisme,...). Le dit laps de temps n'est pas linéaire puisque l'on identifie des périodes allant de 30 à 50 ans en moyenne. Cette élasticité du dit laps de temps proviendrait de l'intervention d'événements extérieurs à l'Art telles une guerre, une épidémie ou une crise financière. La notion de début de cycle est à chaque fois la conséquence d'une rupture engendrée par une innovation universelle, souvent technologique, donc également extérieure à l'Art. Citons par exemple l'inox ou l'électricité au 19° siècle et le plastique ou l'informatique au 20° siècle. La notion d'apogée de cycle est définie par un moment de celui-ci où " tout baigne dans l'huile ". C'est-à-dire que le marché de l'Art se porte bien - entendez financièrement principalement -. La pertinence de cette notion ne me satisfait pas vraiment si bien que je la laisserai de côté. Enfin la notion de déclin de cycle se révèle toujours avec " l'usure constatée de la Société ". Comprenez la fin d'un cycle sociétal. Les analystes argumentent leur propos par le fait que chaque cycle artistique commence dans le réalisme et se termine dans l'abstraction. En somme, l'art plastique est l'expression d'une Société qui avance dans un cycle économique d'une manière de plus en plus floue. Et ce depuis toujours ou du moins depuis les temps reculés dont on dispose des traces tangibles de l'existence d'art plastique.


Arrêtons-nous un moment pour faire une synthèse : l'art plastique fonctionne par cycle plus ou moins long dont le début correspond à la concordance avec une innovation universelle et la fin à la concordance avec une fin de cycle sociétal. Les courants artistiques (expressionnisme, impressionnisme, surréalisme,...) traversent les cycles selon une évolution par le genre artistique (du réalisme vers l'abstraction). Et tout cela est démontré par des traces historiques - vestiges et témoignages -.

On peut en déduire trois constations essentielles. Tout d'abord la réussite d'un courant artistique est subordonnée à sa situation temporelle à l'intérieur du cyle : en début de cycle ça peut fonctionner et durer, en fin de cycle ça ne prend pas et ne dure pas. Ensuite l'abstraction n'est pas une invention du 20° siècle, ça a toujours existé. Enfin ce ne sont pas les artistes qui font les cycles de l'art plastique mais les découvertes universelles et les événements sociétaux qui créent les ruptures et entraînent l'apparition de courants.


On comprend aisément pourquoi de telles affirmations suscitent les critiques des " professionnels de l'Art ". Quand on sait qu'il n'y a que deux moyens pour un artiste de connaître le succès : le " push " et le " pull ". Le " push " c'est l'action de créer un courant, une mode ou simplement une notoriété autour d'un nom. Pour cela il suffit de monter une côte artificiellement avec des moyens légaux pour " fabriquer un commerce ". Le " pull " c'est l'action de répondre à l'aspiration d'un public pour une forme, une couleur, une ambiance par une création appropriée. Ca ne dure qu'un temps mais ça peut rapporter gros. Alors annoncer et démontrer à ces professionnels que les cycles existent et interfèrent dans la réussite d'une notoriété est certainement une gageure...

Cet article traite de l'existence des cycles dans l'art plastique et du sempiternel débat qui tourne autour. C'est aussi une belle polémique.

© 2009

Article 04